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La donation successorale d’une entreprise

La donation successorale d’une entreprise

Lors de Giving Tuesday le mois dernier, la Winnipeg Foundation a annoncé un don successoral de 500 millions de dollars d’une donatrice locale, Miriam Bergen. Le don provient de deux sociétés : Appleton Holdings Ltd., propriétaire d’Edison Properties, qui à son tour détient 27 appartements locatifs et immeubles commerciaux à Winnipeg.

La donatrice souhaitait que ses 200 salariés « conservent leurs rôles et positions » et que les entreprises restent intactes. La Fondation a assuré qu’elle ferait exactement cela. Et par conséquent, ce don soulève d’intéressantes questions caritatives.

L’adéquation entre don et charité est remarquablement cohérente. La Winnipeg Foundation, la plus ancienne fondation communautaire du Canada (1921), dispose d’une dotation de 1,75 milliard de dollars. Elle investit à long terme et verse 4,5 % par an en subventions. Une société immobilière est certainement un investissement solide qui produira un flux de revenus régulier.

Lorsque la succession sera réglée, la Winnipeg Foundation sera l’un des plus grands propriétaires fonciers de la ville. La donatrice, la direction de l’entreprise et la Fondation ont tous exprimé leur intérêt à explorer les possibilités d’augmenter le nombre de logements abordables. Les missions commerciales et caritatives vont main dans la main.

Organismes de bienfaisance possédant des entreprises

La loi canadienne interdit généralement aux organismes de bienfaisance de posséder et d’exploiter des entreprises. Pour les fondations privées, la Loi de l’impôt sur le revenu interdit catégoriquement cela et il existe des « règles sur la détention excédentaire d’entreprises » pour réduire la propriété. Les fondations publiques, comme la Winnipeg Foundation, doivent s’adapter à la politique de l’Agence du revenu du Canada sur les entreprises connexes. Une entreprise connexe est « gérée en grande partie par des bénévoles et/ou… liée à l’objectif d’un organisme de bienfaisance et subordonnée à cet objectif ».

Tout autre type d’entreprise est une activité indépendante. Comme le souligne l’ARC dans sa politique, « la Loi de l’impôt sur le revenu stipule que les organismes de bienfaisance peuvent perdre leur enregistrement s’ils exercent une activité non liée ». La Winnipeg Foundation est probablement aux prises avec cette interdiction légale. Mais si Edison Properties se concentre sur le logement abordable, cela en fait-il une activité connexe acceptable ?

Peut être.

La Winnipeg Foundation accorde des subventions pour fournir des logements abordables et participe à la politique du logement. Il y a là un fort alignement. Edison Properties pourrait être repensée comme une entreprise sociale.

Au meilleur de ma connaissance, ce serait un premier exemple au Canada, et cela est tout à fait logique. Le fait qu’une fondation communautaire soit un grand propriétaire foncier comporte des risques en matière de gestion, de capital et de réputation, mais les avantages sont tentants. Il s’agit d’un investissement à impact unique. Il offre des logements abordables et génère des revenus. J’espère que l’entreprise pourra être définie comme liée et que la fondation n’aura pas à vendre sa participation. Bien que la Fondation puisse détenir Edison par le biais d’une fiducie pour éviter la propriété directe, ce type de planification ne fait qu’ajouter à la complexité et peut sembler être une « solution de contournement ».

Exemples internationaux

À l’échelle internationale, il existe quelques exemples très médiatisés d’entreprises appartenant à des fondations ou à des structures d’utilité publique. Le géant suédois du meuble IKEA en fait partie. Le conglomérat indien Tata en est un autre. En septembre, Patagonia, l’entreprise de vêtements d’extérieur, est devenue un troisième exemple très médiatisé.

Exemples canadiens

Les histoires canadiennes sont toutefois plus rares. Il existe quelques dons très médiatisés d’entreprises à des organismes de bienfaisance canadiens qui auraient pu être des « entreprises liées », mais d’autres facteurs sont intervenus.

En 1948, à sa mort, Joseph Atkinson, fondateur du Toronto Star, fait don de l’entreprise à une fondation privée, la Fondation Atkinson. Il souhaitait que les bénéfices de l’entreprise soutiennent les causes progressistes auxquelles il a consacré sa vie. Le gouvernement conservateur de l’Ontario a adopté la Loi sur les dons de bienfaisance, qui interdit aux organismes de bienfaisance de l’Ontario de posséder plus de 10 % d’une entreprise. (Loi sur les œuvres caritatives ou politique ? Un peu des deux.) The company was sold to five families who supported his principles, and the foundation was funded with the proceeds. The Charitable Gifts Act was repealed in 2009.

En 2011, Avi Bennett, propriétaire de l’emblématique éditeur canadien McClelland and Stewart, a fait don de 75 % de l’entreprise à l’Université de Toronto. Cela semblait cohérent, mais l’Université a rapidement vendu sa participation à l’éditeur américain Random House. Ni le montant du cadeau ni le montant des ventes n’ont été divulgués. L’alignement a été de très courte durée.

L’expérience de Winnipeg

Je suis fasciné de voir comment la Winnipeg Foundation gérera ce don de succession et cette entreprise. La fondation communautaire la plus ancienne du Canada est également, à bien des égards, la plus prospère. Elle est bien connectée et a l’approbation localement. Elle a connu un plus grand succès que ses pairs nationaux en termes de dons et de dotations. C’est l’association idéale pour explorer les limites des règles des « affaires connexes ». Le don de Miriam Bergen est une chose rare et merveilleuse, et il pourrait créer un précédent à bien plus d’égards que sa simple valeur monétaire.